ESTAMPE SHIN HANGA (1936), SUR SHIKISHI, KYORAKU SANJU DAI #5, TOMIKICHIRO TOKURIKI
Cinquième vue de la série « Kyoraku Sanju Dai » 30 vues de Kyoto. Cette estampe du “Fushimi inari" a été dessinée par Tomikichiro Tokuriki (1902-1999), et éditée par Uchida Bijutsu, au début de la période Showa en 1936.
Le Fushimi inari, érigé en 711, est le plus grand sanctuaire shinto du Japon. Il est dédié à la divinité Inari, qui est le kami shinto des céréales, puis des fonderies et du commerce, ainsi que le gardien des maisons et plus largement à la richesse. Ce sanctuaire est connu pour ses 10 000 torii. La divinité Inari est souvent symbolisée par un renard, que celui-ci soit considéré comme son messager ou comme la divinité elle-même.
L’estampe représente ce chemin aux 10 000 torii, avec également la présence de 2 statues renard.
Tomikichiro Tokuriki est né à Kyoto en 1902, il est issu d’une famille d’artistes remontant à l’ère Keicho (1596-1615). Jeune, il a été initié à l’art de l’estampe par son grand père. Pendant ses études d’art à Kyoto, il commence à s'intéresser au mouvement sosaku-hanga. Mais l’art de l’estampe était surtout pratiqué à Tokyo. Or en 1923, un terrible incendie contraint nombre d’artisans de l’estampe et d’éditeurs à s'installer à Kyoto. Pour Tomikichiro, l’arrivée de ces émigrants de Tokyo a été le déclencheur de son orientation artistique, en lui offrant l’opportunité de se rapprocher d'artisans et d’autres artistes, notamment Unichi Hiratsuka. En 1928 il continue d’apprendre sous la direction de Tsuchida Bakusen (1887-1936) et de Yamamoto Shunkyo (1871-1933). Il est passionné par le sosaku-hanga, aux lignes plus libres et plus modernes. Cependant il connaîtra le succès avec des estampes plus classiques du style shin-hanga, qui vont enflammer les amateurs et les collectionneurs. Il est alors publié par les éditeurs les plus célèbres de Kyoto : Uchida et Unsodo.
Tomikichiro Tokuriki a passé une grande partie de sa vie à Kyoto dans une maison âgée de 200 ans, entourée d’un grand jardin planté de cerisiers et située près du Palais impérial. Pour s’assurer un revenu stable, il ouvre un salon de thé dans une petite boutique en face de sa propriété. Il y a aussi installé son atelier, lieu de travail et d’enseignement. Ses étudiants viennent du Japon et de l’étranger. David Stones, par exemple, a quitté la Grande-Bretagne en 1971 pour étudier avec lui et s’installer au Japon.
Comme beaucoup d’artistes de l’estampe, il a dessiné des séries :
- 36 vues du Mont Fuji
- « Seichi shiseki meisho » Lieux sacrés, historiques ou célèbres (50 estampes) (2 éditions : 1941 et 1950)
- « Kyoto Hakkei » 8 vues de Kyoto
- « Kyoraku Sanju Dai » 30 vues de Kyoto
- 12 mois à Kyoto
- 8 vues du Japon
- « Hanga Kyoraku Niju-Kei » 20 vues de Kyoto
- « Kyoraku Jyugo-Kei » 15 vues de Kyoto
MATÉRIAUX : Estampe sur papier shikishi.
CONSEIL : Ne pas exposer les estampes directement à la lumière, les pigments se décoloreraient.
DIMENSIONS : Longueur 27 cm, largeur 24 cm.